Comme il ne pouvait plus supporter les hommes
et leur méchanceté, le plus puissant de tous les sorciers avait décidé de quitter son pays et de
se réfugier tout au sommet de la plus haute
des hautes montagnes. Aussitôt dit, aussitôt
fait…
Un grand malheur s’abattit sur la nature ;
toutes les fleurs, celles des bois, celles
des prairies, celles des collines, celles
des bords de mer, celles des berges
des rivières et celles des lacs moururent
instantanément. Pas une seule ne survécut,
ce qui fit fuir tous les animaux, les oiseaux,
les papillons et les insectes. Après leur mort,
le pays, jadis si beau et si fleuri, devint rapidement
un désert, ne laissant aux habitants que leur
imagination pour voir des fleurs. Mais les enfants
, qui n’avaient jamais connu ces merveilles, ne
voulaient pas croire les anciens.
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Vous ne racontez que des histoires » leur disaient
-ils. Et ils s’en allaient tristes, dans les étendues
grises d’un pays sans fleurs.
Parmi tous ces enfants, il en était un qui ne
pouvait imaginer que tout eût disparu pour
toujours. Lorsque sa mère, lassée de raconter
l’ancien temps, se taisait, il réclamait encore et encor
e d’autres histoires, car il aimait entendre
parler de la beauté des fleurs
Il pensait que, lorsqu’il serait un homme,
il partirait à la recherche du grand sorcie
r et lui demanderait de redonner de la couleur
au pays.
Les années passèrent.
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Il inspecta avec attention les rochers, et finit
par découvrir une petite marche. En regarda
nt de plus près, il aperçut une autre petite ma
rche et puis encore une autre. Lorsqu’il leva
les yeux vers le sommet de la montagne, il
aperçut un escalier, et il se mit à grimper
sans jamais regarder en bas pour ne pas
avoir le vertige. À la fin du premier jour, i
l s’arrêta sur une terrasse. Le sommet de l
a montagne n’était pas visible. Il en fut de
même le deuxième, puis le troisième, puis le
quatrième, puis le cinquième, puis le sixième
jour. Il commençait à se décourager quand
, au soir du septième jour, il aperçut enfin
le sommet. À force de courage et malgré
la fatigue accumulée depuis sept jour
s, il parvint à l’atteindre, juste au moment
où le soleil avait complètement disparu
et où la nuit recouvrait entièrement le monstre
de pierre. Arrivé tout en haut, il devina une
source. Il se pencha pour y boire un peu
d’eau. Au premier contact sur ses lèvres,
toute sa fatigue s’évapora. Il se sentit
fort et heureux comme jamais dans sa
vie. Tout à coup, derrière lui, il entendit
une voix qui lui demanda ce qu’il était
venu chercher sur la plus haute des
hautes montagnes.
« Je suis venu, dit-il, pour rencontrer
le grand sorcier et lui demander de nous
rendre les fleurs et les insectes. Un pays
sans fleurs, sans oiseaux et sans abeilles
est triste à mourir. Seule la beauté peut
rendre les gens bons, et je suis certain que
ceux de mon pays cesseraient d’être méchants si le
sorcier leur redonnait les fleurs. »
Alors, le jeune homme se sentit soulevé
par des mains invisibles. Il fut transporté
délicatement vers le pays des fleurs éternelles.
Les mains invisibles le déposèrent sur le sol,
au milieu d’un tapis de fleurs multicolores.
Le jeune homme ne pouvait en croire ses yeux.
Il y en avait tant ! Jamais il n’avait imaginé que
les fleurs puissent être aussi belles ! Dans l’air
, un délicieux parfum flottait, et les rayons
du soleil jouaient sur le sol multicolore. C’était
comme si des milliers et des milliers d’arcs-en
-ciel dansaient. La joie du jeune homme fut si
grande qu’il se mit à pleurer. La voix lui dit de
cueillir les fleurs qu’il préférait. Il s’exécuta et
en récolta de toutes les couleurs. Quand il en
eut les bras chargés, les mains invisibles le reconduisirent doucement au sommet de la
montagne.
Alors, la voix lui dit : « Rapporte ces fleurs dans
ton pays. Désormais, grâce à ta foi et à ton
courage, ton pays ne sera plus jamais sans
fleurs. Il y en aura pour toutes les régions.
Les vents du nord, de l’est, du sud et de
l’ouest leur apporteront la pluie qui sera
leur nourriture, et les abeilles vous
donneront le miel qu’elles cherchent dans
les fleurs. »
Le jeune homme remercia et commença
aussitôt la descente de la montagne qui,
malgré la quantité de fleurs qu’il portait,
lui parut bien plus facile que la
montée.
Quand il revint dans son pays, les
habitants, en apercevant les fleurs et
en respirant leur parfum,
ne voulurent pas croire
à leur bonheur. Puis,
lorsqu’ils surent qu’ils
ne rêvaient pas,
ils dirent :
« Ah, nous savions bien
que les fleurs existaient
et que ce n’étaient pas des histoires inventées par nos ancêtres ! »
6
Leur pays redevint un grand jardin.
Sur les collines, dans les vallées,
près des rivières, des lacs et de la
mer, dans les bois, dans les champs
et dans toutes les prairies, les fleurs
crûrent et se multiplièrent. Tantôt
c’était le vent du nord qui amenait
la pluie, tantôt le vent du sud, de
l’est ou de l’ouest. Les oiseaux
revinrent, ainsi que les papillons
et tous les insectes, surtout les abeilles.
Désormais, les gens purent manger du miel,
et la joie revint sur la terre. Quand les
hommes virent leur pays transformé grâce
au jeune homme qui avait osé ce que
personne n’avait cru possible, ils lui demandèrent
d’être leur roi. II accepta et devint un roi bon
, courageux et intelligent. « Rappelons-nous, disait-il,
que c’est la méchanceté des hommes qui a entraîné
la
disparition des fleurs de notre pays. »
Et comme personne ne voulait recommencer
à habiter un désert et à être privé de miel,
chacun s’efforça désormais d’être aussi
bon que possible pour ne plus jamais fâcher
le grand sorcier.
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pour madame mounira
Ecole primaire ennajeh
6éme année *b*
le livre de :Nour Nermine
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Published: Apr 11, 2018
Latest Revision: Apr 11, 2018
Ourboox Unique Identifier: OB-459932
Copyright © 2018
Lovely book! Perhaps you can spread the text among more pages.
thank you very much sir
C’est un bon livre. c’est excellent 👍